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Politique Quantique & Poésie Intemporelle.over-blog.com

poésie, politique, porcherie, pommade, polémique

Blues jaunes

Comme tout le monde, à défaut d’y être, j’ai activement participé aux divers rassemblements des Gilets Jaunes, assis confortablement dans mon divan, une bière à la main et les pieds sur la table basse. Après plusieurs soirées de violence tant en France qu’en Belgique, je suis assez mitigé face à ce mouvement, ne comprenant pas encore très bien leurs véritables revendications ou étant encore assez naïf pour croire qu’elles ne sont pas purement personnelles et mercantiles.

 

Loin de la presse officielle qui fait son travail avec autant de zèle qu’à l’accoutumée, c’est-à-dire qu’elle montre ce qu’on lui dit de montrer et dit ce qu’on lui dit de dire – mais faut-il encore s’en étonner quand on voit que les patrons de cette presse sont ceux qui dirigent – j’ai pu trouver quelques reporters de presse non officielle qui, au cœur de l’évènement, interrogeaient les participants sur les motivations de ces personnes au sein de ce mouvement. J’ai entendu beaucoup de choses qui exprimaient un mal-être général, une crainte de l’avenir et les difficultés à boucler les fins de mois. J’ai entendu chacun parler pour sa pomme mais à aucun moment, je n’ai entendu parler des SDF, des migrants, des putes, des problèmes de transports collectif, des soins de santé pour les plus démunis. Ah si, quand même, les ambulanciers l’ont fait ce matin. Ah non finalement, ils n’ont parlé que des charges qu’ils leur incombaient de payer. Chacun ne parle que pour lui et cela est aussi malsain que la mascarade de révolution catalane qui ne visait qu’à être libre pour ne plus aider les régions moins favorisées. Essayant d’être empli d’espoir, je me dis encore à cette heure, que ce mouvement va peut-être déboucher sur quelque chose de plus tangible et que le lumpenprolétariat va rejoindre ce mouvement, ce qui ne s’est jamais vu, mais bon, on peut rêver.

 

Quant aux revendications globales, elles se résument en deux mots : Payer moins. Moins de taxes, moins d’impôts, moins d’accises, moins de T.V.A., moins de cotisations sociales, moins, moins, moins, afin d’arriver à tendre vers un chiffre rond sans unité devant. Et je suis très mal à l’aise car, si je soutiens néanmoins activement (vous savez, dans mon salon) ce mouvement parce que toute révolte est bonne à prendre pour un vieil anar aigri tel que moi, je reste pantois devant le manque d’intérêt que les manifestants manifestent face à la pauvreté des autres et surtout face aux autres problèmes tels que le réchauffement climatique ou l’énergie. Oui mais, me direz-vous, les conneries écolos n’ont pas de place dans ce combat. C’est autre chose. Ah, d’accord. Pourrai-je alors savoir qu’elle est l’intérêt de gagner plus si c’est pour en crever plus vite ? Merci pour la réponse que vous n’êtes pas en mesure de donner.

 

Et pourtant, je reste persuadé qu’il y a moyen de goupiller les deux. Par exemple, plutôt que de diminuer le prix de l’essence, ne serait-il pas possible d’augmenter le nombre de transports collectifs tels que trains, bus ou covoiturage ? N’est-il pas possible – et ça c’est au citoyen de le faire, pas à l’état – de ne pas vouloir à tout prix posséder le dernier Smartphone, le plus grand écran plat, la plus grosse bagnole ? Ne peut-on pas arrêter d’acheter des fringues ou des chaussures de marques fabriquées par des traîne-misère asiates ?

 

Bien sûr qu’il faut diminuer les salaires et les avantages des dirigeants, qu’ils devraient être plus facilement démis de leurs fonctions en cas d’incompétence, qu’il faut taxer plus les grosses fortunes mais il faut aussi apprendre à vivre sans toute une fioriture d’inutilités onéreuses et tape-à-l’œil.

 

Demander une baisse de taxes est une chose. Exiger que ces taxes servent réellement à la collectivité en est une autre bien plus importante et essentielle. Plutôt que de travailler à son avenir personnel, il serait plus judicieux de tenter de sauver le monde, mais ça… Ce mouvement est, à l’instar de beaucoup d’autres, purement égoïste, mais, au vu du contexte, il peut réussir. Cette réussite sera une victoire à la Pyrrhus qui amplifiera les problèmes existants et en créera de nouveaux.

 

A propos des casseurs ? Que la force les accompagne.

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