4 Décembre 2018
Voici venu le temps
De notre déchirure.
C’est le temps des enfants
Qui partent à l’aventure
Sans s’occuper de rien,
Sans ménager personne,
Prêts à trancher tous liens
Mais à qui on pardonne.
Tu ne me comprends plus,
Tu penses tout savoir.
Il devient bien ténu
Le fil de mon espoir
A ce que tu reviennes
A l’ombre de mon cœur,
A ce que tu comprennes
Que, simplement, j’ai peur.
Voici venu le jour
Où vont couler mes larmes,
Où, par manque d’amour,
Je vais poser les armes.
Je sens que je te perds
Comme on perd la partie.
Je pénètre en l’enfer,
Toi tu entres en la vie.
Je ne te comprends pas,
J’ai oublié sans doute
Que, dans tes mêmes pas,
J’ai suivi la même route.
Tu n’entends plus mes mots,
Je ne suis plus l’idole
Qui guérissait tes maux
Par de vaines paroles.
Voici venues les heures
Que je redoutais tant,
Où une morne torpeur
Va me glacer le sang.
Si ton corps reste là,
Il n’y a plus que lui,
Ton âme est loin déjà.
La mienne, au fond du puits.
Je sais, c’est égoïste
Que de vouloir encore,
Pour ne pas être triste,
Te garder à la mort.
Allez, va, prends ton vol
Sans t’occuper de moi.
Je vais creuser le sol
Et m’y enfouir sans toi.