La liberté selon le pape.

Le pape a déclaré devant un parterre moutonnant que la liberté sans contrainte n’était pas une bonne chose. L’avis du pape, comme le dirait un certain footballeur roux dont il faudra d’ailleurs que je me paie la fiole un jour au vu de sa façon de comparer son job et son salaire à celui d’un ouvrier, on s’en bat les couilles. Je rajoute pour ma part à cette expression triviale, avec une porte-fenêtre (ce qui n’est guère aisé) ou avec une pelle à neige qui elle est hors saison. En gros, son avis, il peut donc se le prendre, se le rouler en papillote et en faire bon usage.

Nonobstant, il se trouve que notre emmîtré (je sais, ce mot n’existe pas, pas la peine de me le faire remarquer, c’est moi que j’écris et je fais ce que je veux) devrait, entre deux Ave Maria ou deux Pater Noster ou deux changement de lange ou deux n’importe quel truc que font les papes, ouvrir un dictionnaire. Moi je l’ai fait. N’allez pas croire que je ne connaissais pas ce mot mais je voulais être sûr de ne pas avancer une connerie de plus, me disant que, peut-être, les institutions linguales (je sais aussi que cet adjectif n’est pas approprié. Arrête de m’interrompre et concentre-toi sur ta lecture sinon tu vas encore rien piger) avaient, sous la pression de nos dirigeants changé la définition de ce mot. J’admets être un adepte du Grand Complot Mondial. Que la honte soit sur moi car, le mot liberté, même dans des éditions récentes du dictionnaire parle bien d’une façon de vivre sans contrainte. C’est pas toujours dit comme ça mais l’idée y est, faites pas chier.

Conclusion, le pape est un gros con qui ne craint pas d’user d’antinomie quand ça l’arrange et je peux comprendre que, par effet stylistique, on puisse avoir recours à ce procédé mais uniquement si l’on est poète, écrivain ou Obispo, sauf que lui il ne le fait pas exprès. Ce qui me gêne le plus dans cette phrase finalement anodine mais pas tant que ça si on y regarde de plus près, c’est que ce bonhomme est quand même le représentant du dieu des cathos sur terre et que sa parole est donc sainte, respectée et mise en application par l’ensemble des croyants. Hitler était bien moins hypocrite quand il abordait le sujet, disant sans ambages : « Liberté ? Mon cul et si t’es pas content, ta gueule en camp de travail ou d’extermination selon mon humeur et ton statut. » Ma légendaire honnêteté me force à vous dire que cette citation est à vérifier mais, là aussi, l’idée y était.

Le pape vient donc de dire à son troupeau de bêlants qu’ils ne peuvent pas être libres parce que la liberté n’est pas bonne pour eux. En gros. Alors, si j’étais un adepte du Grand Complot Mondial, je gueulerais que c’est encore un coup de Big Brother qui, par le biais de ce message, veut déjà faire rentrer dans le rang quelques millions de personne sans trop se fatiguer. Je m’élèverais à la face du monde pour crier mon dégoût de cette société corrompue et dont les dirigeants du monde – qu’ils soient politiques ou spirituels – ne sont que des marionnettes entre les mains de la Finance. J’oserais mettre en garde mes contemporains et leurs dire qu’il est plus que temps de charger les fusils, d’arracher les pavés, de brûler les bagnoles, les banques, les ministères, les tribunaux, les prisons (si possible en sortant les prisonniers avant d’y foutre le feu), les commissariats, les grandes surfaces, les petites surfaces, les moyennes surfaces, les grosses surfaces… Allez, allez, respire, ça va aller, calme-toi, là, voilà comme ça, c’est bien.

D’ailleurs vous savez bien que je ne suis pas comme ça. Jamais je ne penserais une chose pareille. Loin de moi l’idée que nous puissions être manipulés, contrôlés, surveillés, etc. Je profite de l’occasion que je me donne pour renouveler mes vœux d’allégeance à : mon patron, mon chef de service, mon chef de section, notre bon roi, notre premier ministre, à son second, au troisième, à tous les ministres d’ailleurs et à toute personnes exerçant un minimum de pouvoir, sans oublier ma femme bien sûr, en espérant qu’elle accepte mes excuses pour ne pas l’avoir citée en premier.

Plus sérieusement, je veux simplement dire que la liberté est évidemment un concept qui ne supporte pas la contrainte. La liberté est sans concession, sans aménagement, sans morale, sans loi, sans justice. C’est pourquoi elle n’existe pas… Pour le moment…