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Politique Quantique & Poésie Intemporelle.over-blog.com

poésie, politique, porcherie, pommade, polémique

1984

Les festivals, les concerts, en dehors de la musique, sont aussi des endroits où l’on fait des rencontres. L’une de celle-ci, en ce qui me concerne, est celle avec les gars de Naynetîne et Tifor. Bon, je vous l’ai fait en anglais pour faire classe mais en fait c’est 1984. C’est plus facile et d’ailleurs, je ne vois pas pourquoi ces péteux s’obstinent à angliciser leur blaze mais bon, après tout, ils font ce qu’ils veulent et il est probable qu’ils se contrefoutent de mes opinions.

 

Donc, ces traîtres à la langue française, je les ai rencontré pour la première fois dans un festival perdu au milieu des champs mais assez près quand même d’un complexe industriel polluant. Paradoxe à la belge mais pas tant que ça puisque dans ces champs, quand les punks ne viennent pas y jouer, poussent des carottes de huit kilos pièce et des vaches composées uniquement de chateaubriands. Là n’étant pas le propos, 1984 était venu y faire un tour et j’ai eu le coup de cœur pour leur zique. On a un peu fait connaissance, sans plus, et puis chacun a vaqué à ses occupations, les miennes étant d’aller pinter au bar, les leurs d’aller pinter en coulisses.

 

Le truc pouvait s’arrêter là et aurait été un bon souvenir mais bon, via ma gamine, on s’est un peu causé sur les réseaux sociaux et c’était sympa. Du coup, on a décidé d’aller les revoir puisqu’ils jouaient pas trop loin, enfin quatre-vingt bornes quand même mais quand on aime on ne compte pas et c’est dans la tirelire de la gamine précitée que j’ai pris l’argent pour l’essence. Cette deuxième rencontre fut encore plus sympa, à tel point que, moi qui avais pourtant décidé de ne plus écrire de chronique traitant de musique, je m’y remets. Sur la musique d’ailleurs, je ne vais pas en faire des tonnes. Je ne vais même pas en parler, en fait. Je vais plutôt vous parler d’eux et de mon ressenti. Je vous le dis tout de suite, si vous aimez les médisances et les calomnies, ne lisez pas le reste car je vais en dire du bien, pas par conviction mais parce que j’ai moi aussi besoin d’être gentil de temps en temps pour quand je passerai la grande porte céleste et que je vais devoir m’y présenter avec six avocats pour avoir une chance.

 

Comme il est le plus discret, je vais commencer par Lothaire. Le pauvre est le batteur du groupe et, franchement, batteur c’est la pire place pour un musico. Déjà, le mec, il est derrière tout le monde, ce qui est peu valorisant et fait que sur les photos, on ne le voit jamais car il est systématiquement masqué par la ride ou la crash et du coup, le gars ne peut pas faire carrière ou alors il s’appelle René Binamé mais le nom est déjà pris. En plus, c’est celui qui s’esquinte le plus car donner le rythme à trois guitaristes foireux n’est pas une mince affaire. Quand il a fini de jouer, pendant que les autres membres vont se boire une pinte au bar, lui, il est pris en charge par les ambulanciers. Dernier inconvénient, il est tellement habitué à être derrière que, par une espèce de réflexe pavlovien – fait chier quand même, j’aurais voulu placer orwellien mais bon… – où qu’il soit, il est toujours derrière les autres. Putain, Lothaire, il faut te reprendre en mains ! Au prochain concert, tu me vires tes trois comparses et tu t’installes devant. Aux chiottes, tu ne fais plus la queue, tu les bouscules et tu vas poser ta pêche avant les autres, puis, tu sors sans tirer la chasse. Qu’ils se démerdent ! Et à table, tu prends deux parts de dessert et s’il y en a un qui moufte, tu lui en colles une. Si mes bons conseils ne marchent pas, je te promets que j’irai te voir à l’hosto…

 

Après, il y a Thomas. Bon, je dois admettre qu’il n’est pas non plus un modèle d’exubérance mais sa morphologie en impose tout naturellement. C’est un peu le genre de mec que, même quand il se tait, on l’écoute parce qu’il a des bras de forgeron. Apparemment, c’est le placide de la bande, un peu bougon, un peu taciturne. Je pense qu’il aimerait avoir l’air gentil mais avec un telle tronche, faut passer à autre chose et donc il assume. Il s’occupe de la basse et d’ailleurs, pour ne pas qu’il se plante, on lui a sucré les deux cordes du bas. Oui, Bobby Lapointe a expliqué ça avant moi mais les cordes du haut ce sont les basses. Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ? Les musiciens ne sont des gens pas comme les autres. Donc Thomas, il gratte les basses en haut et, de temps à autre, il s’approche du micro et fait « choubidouwa » ou un truc du genre mais comme c’est anglais – bande de traîtres – je pige que dalle.  

 

Manu, c’est le guitariste. C’est, de prime abord, le plus exhibitionniste du groupe bien que je n’ai pas vérifié s’il était nu sous ses vêtements. Je n’ai pas eu l’occase de creuser plus loin mais j’ai l’impression que c’est celui qui doit foutre le feu dès qu’il a un peu picolé. D’ailleurs, de ce que j’en ai vu, il ne boit pas un peu. Sans aller jusqu’à dire que c’est un pochtron, il aime en tous cas, profiter de la mousse et pas que de celle de son bain. Il joue de la guitare avec toutes les cordes mais je ne sais pas si c’est parce qu’il est moins con que Thomas. Manu, malgré ses rouflaquettes, il a une gueule. Une gueule qui pourrait apparaître dans les films de Tarantino – bordel, pourquoi Orwell n’a pas fait de film ! Décidément, j’y arriverai pas – ou dans ceux de Marc Dorcel dans une utilisation inhabituelle de son tarin. C’est le voyou du groupe, la caution immorale et je vais arrêter de me foutre de lui avant de m’en prendre une.

 

Ce qui est injuste dans les boys bands – ben ouais les gars, je pouvais pas mettre groupe de garçons vu que « Les Amis d’ta Femme » ont déjà piqué le titre… Et Orwell alors ? Qu’il aille se faire foutre ! –  c’est que la star c’est toujours celui qui chante, donc on termine par lui. Vous l’aurez compris, Nonna il chante en essayant de jouer de la gratte mais faire deux trucs à la fois, c’est pas facile, c’est pour ça qu’un guitariste-chanteur est toujours accompagné d’un vrai guitariste à ses côtés sinon ça part en couilles et le mec finit clochard en pleurnichant son talent incompris. J’aurais aimé vous dire qu’il est l’intello du groupe mais c’est difficile. On peut écrire des fictions mais un auteur doit quand même se respecter un peu sinon qui le fera ? J’arrête là et, pour rétablir l’équilibre, c’est sur lui que j’écrirai le moins de lignes. Pouvez vérifier…

 

Le truc bien avec ces gars, c’est que quand on les prend séparément, ils sont aussi intéressants que quand on les voit de façon globale et que c’est parce qu’il y a des gens comme eux que je continuerai à traîner mes basques dans les concerts jusqu’à ce que la faucheuse m’embarque. Au-delà de bons musiciens, ce sont aussi de bonnes personnes et si ce terme peut paraître désuet ce n’est pas grave puisqu’il est vrai. Comme eux.

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